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 Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)

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Hayashi Masatô
Hayashi Masatô
| Seigneur |



Jisei no Ôyashima
Eveils: Shikai
Surnom: ろくでなし風 - Rokudenashi-fū
Clan: Hayashi


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MessageSujet: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptySam 25 Juil - 8:50

22 mars, Furashu, 9h00 du matin.

BAM!
Le visage du seigneur Hayashi venait de s'écraser sans grâce aucune contre le bois de son bureau où s'entassaient divers papiers administratifs. Ces derniers étaient "mystérieusement" apparus pendant la nuit. Et ça, c'était une chose que Masatô détestait, les papiers qui apparaissaient pendant la nuit, surtout quand il n'avait encore une fois pas beaucoup dormis pendant la nuit en question. C'est pourquoi, quand il était entré dans son bureau personnel et qu'il avait constaté la présence des indésirables sur le meuble auquel il venait de s’asseoir, il n'avait su que faire d'autre qu'écraser son seigneurial visage contre les objets de son tourment.
Il entreprit de résumer la situation; au début du mois, il y avait eu cette quête pour récupérer les...trucs magiques pour l'empereur et Masatô avait été écarté de la mission sans raison officielle. Le jeune ninja du clan Hayashi qui avait représenté le clan avait succombé à ses blessures et la mission avait été un échec, ce qui avait valut un bras coupé au seigneur du clan Kamiizumi. Quelques jours après la mort du jeune ninja,  Sô Sesshû, le héron aveugle du clan Ryûzoji, l'avait invité à prendre le thé en sa compagnie et la discussion qu'ils avaient eu avait plus que jamais ébranlé le bâtard du vent. Et comme si le dieu du vent ne trouvait pas que le jeune seigneur avait assez de problèmes sur le dos, sa sœur aînée - et sa chef de guerre de surcroît - avait rejoint une mission qui s'était déroulée dans le village le moins accueillant d'Oyashima puisque le moindre habitant, pris d'une folie meurtrière, tentait de vous tuer. Et la mission s'était soldée par un échec.
Tout. Allait. Pour le mieux.
Rien. D'anormal. Ne se passait. Sur Oyashima.

Soupirant à s'en fendre l'âme, le jeune homme se redressa pour diriger son regard vers la fenêtre. Le soleil était déjà levé depuis deux heures et l'animation quotidienne remplissait déjà les couloirs du palais et ses alentours.
Deux jours auparavant, le lendemain de son retour de Nakasu, il avait pu s'entretenir des récents événements avec Fûko. Il avait espéré trouver des réponses dans les paroles de sa sœur aînée, mais il s'était en fin de compte retrouvé encore plus incertain qu'auparavant. C'est pourquoi, le soir même, assis dans son bureau, il avait réfléchis - oui, cela lui arrivait parfois - cela arrivait même de plus en plus souvent depuis qu'il était devenu seigneur. Comprenant qu'il ne pouvait se permettre de demander conseil à quelqu'un de trop proche de lui, il avait fouillé du côté militaire des papiers administratifs pour trouver la liste de ses officiers. Il avait besoin du point de vue de quelqu'un de totalement extérieur mais qui avait assez d'expérience pour lui porter conseils avisés. Observant la liste des capitaines, le nom de Norishimo Takiyo avait attiré son regard lorsqu'il avait constaté la date de sa promotion. Un dizaine de minutes de fouille plus tard, il avait retrouvé le fichier personnel du samouraï. Ainsi, ce dernier avait mené des troupes pendant la Grande Guerre. Il avait vécu la Grande Guerre. Ça, c'était intéressant. En rédigeant une lettre le soir même, il pouvait la faire porter le lendemain et donc demander la présence de son capitaine le jour suivant.
Il avait donc composé une missive assez brève et vague, de manière à ce qu'au cas où elle serait interceptée, le bruit ne se répande pas que le seigneur du clan Hayashi était en pleine phase de ''je fais quooooiiii?!''.

On frappa à la porte. C'était bien le moment, tiens. Sûrement encore les vieux qui lui servaient de conseillers qui lui apportaient de la paperasse. Fujin le haïssait. Il n'y avait pas d'autre explication. Le jeune seigneur leva les yeux au ciel et soupira longuement en gémissant. Il laissa à nouveau son corps s’affaisser en avant.
BAM!
Son front heurta le meuble.

- Entreeezzz...lâcha misérablement Masatô, son visage toujours contre le bois, ne se doutant pas que le visiteur en question n'était pas exactement ceux à qui il s'attendait.
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Norishimo Takiyo
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyDim 26 Juil - 21:48

22 mars. Dans les plaines rurales de Furashu. 7h00.

Les premiers rayons de soleil perçaient timidement à travers l'épaisse brume qui enveloppait Norishimo. A vrai dire, l'homme avait pris l'habitude de se lever tôt pour ses entraînements. Depuis quelques temps, il était en proie à un sommeil pour le moins agité et il ne trouvait du réconfort que dans la pratique de son art de prédilection. Il craignait de ne plus être en paix avec lui-même...

Tchoc. Tchac. Tchoc !

La cible fut tranchée proprement par plusieurs coupes obliques et s'écrasa au sol. Quelques gouttes de rosée giclèrent et s'éparpillèrent comme autant de perles lors de l’effondrement du mannequin en botte de paille. Takiyo avait passé plusieurs années à peaufiner cette pratique du sabre sous le regard attentif d'un soke sévère et particulièrement méticuleux. Le samurai avait beaucoup appris du vieil homme, notamment la confiance en soi, qui lui avait permis de perfectionner son travail au sabre.
Takiyo s'agenouilla et parcourut du regard le mannequin. Un œil aguerri pour une maîtrise parfaite du sabre. Une profonde entaille était visible sur le flanc gauche de la cible. Que... ? L'homme fronça lentement les sourcils, il ne ratait jamais cette partie du mannequin, qui gisait à terre en trois morceaux distincts. N'importe quel samurai se satisferait d'un tel résultat, mais le capitaine n'était pas de ces hommes là. Ses cauchemars intempestifs devaient atteindre sa concentration et affectaient son mental... Il demanderait à Kita de lui préparer une bonne infusion, cela calmerait quelques temps les démons qui le tourmentaient. Une légère brise ramena Norishimo à la réalité et c'est silencieux qu'il regagna sa demeure. Le mannequin, abandonné à son funeste sort, fut peu à peu happé par le brouillard et son silence s'ajouta à celui du guerrier comme une plainte stridente.

Obscurité et souffrance.

Une forme se mouvait avec rapidité entre les filets de brume jusqu'à se révéler petit à petit comme étant un cavalier et sa monture. Takiyo recevant très peu de visiteurs, il observa d'un mauvais œil ce nouveau venu et l’accueilli dans le silence le plus total. Le cavalier en question n'était qu'un gamin et il balbutia à l'égard du géant quelques mots en lui remettant une missive, avant de disparaître dans le décor tel un fantôme.

~~~

Furashu... capitale du clan Hayashi. Le capitaine n'y avait pas remis les pieds depuis la mort du seigneur qui l'avait nommé à ce grade. Certaines rumeurs étaient parcourues aux oreilles du samurai à propos de son fils. Un personnage haut en couleurs qui n'en ferait qu'à sa tête. Les questions s'enchaînaient à toute vitesse dans l'esprit du samurai, en contradiction avec l'allure paisible du cheval. Le palais seigneurial se dressait à quelques mètres devant lui. Il flatta l'encolure de sa monture avant de mettre pied à terre, remettant silencieusement les rênes de son compagnon à un serviteur sorti de nul part. Cette ville, d'habitude habitée par les cris des enfants, les rires gras des marchands et les bavardages des femmes, était aussi sombre que son humeur. A croire que le dieu du vent jouait avec lui. Il sorti rapidement cette stupide pensée de son esprit et passa le seuil de l'immense entrée. Le palais n'avait pas changé depuis sa dernière visite et c'est avec aisance qu'il traversa les diverses couloirs menant aux appartements du jeune seigneur. Il avait revêtu pour l'occasion son plus beau kimono. Son armure semblait pourvue d'une vie propre; les flammes pantelantes des éclairages se reflétaient sur le cuir rouge. Il rectifia une dernière fois les plis de sa tunique et redressa légèrement ses épaules voûtées avant de frapper à la porte.

- Entreeezzz... lâcha une petite voix de l'autre côté.

Le capitaine ne put s'empêcher d'arquer un sourcil en contemplant le jeune seigneur complétement affalé sur la table. Il observa curieusement le jeune homme quelques instants en tâtant pensivement sa barbe. Visiblement, les rumeurs semblaient être fondées.

- Vous m'avez fait quérir Seigneur ? questionna de sa voix tonitruante Takiyo en gardant la main sur la poignée de son sabre, planté comme un piquet devant le maître des lieux.

Un léger silence s'ensuivit, alourdissant l’atmosphère de la pièce d'une teinte de malaise incontrôlé.


Dernière édition par Norishimo Takiyo le Dim 30 Aoû - 15:05, édité 1 fois
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Hayashi Masatô
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyLun 3 Aoû - 19:30

Masatô fronça les sourcils. Depuis quand ses conseillers lui parlaient ils avec autant de respect? Et lequel de ces vieux imbéciles avait une voix aussi sonore et imposante? Il releva la tête et constata que non seulement la personne qui s'était annoncée était seule, mais qu'en plus de cela, ce n'était pas l'un de ses conseillers.

- Ça, c'est embarrassant...
lâcha-t-il.

Masatô se redressa brusquement et se racla la gorge, gêné d'avoir été surpris dans cette position. L'homme devant lui approchait de la quarantaine et sa carrure était plus qu'imposante. Il dépassait facilement le jeune seigneur Hayashi en matière de taille et l'expression stricte de son visage marqué par les combats ne faisant que renforcer sa prestance. Sans parler du fait qu'il avait gardé la main sur la poignée de son sabre, comme prêt à s'en servir. Et Masatô n'avait pas envie de finir transformé en dangô de si bon matin...même plus tard dans la journée en fait.

"Celui là, t'as pas intérêt à l'emmerder..." pensa le jeune homme.

Se reprenant, et avant tout pour tenter de briser le malaise ambiant, le seigneur se leva et s'inclina légèrement devant le samouraï.

- Bienvenu, Norishimo-dôno. Je vous remercie d'avoir répondu à ma demande.

Il se redressa puis, après quelques secondes, relâcha sa posture. Après tout, il était inutile pour Masatô d'essayer de forcer sa colonne vertébrale à rester droite comme le manche d'une lance pour essayer de gagner quelques centimètres, vu la grandeur du capitaine. Malgré sa supériorité hiérarchique et le respect dont Norishimo faisait preuve envers lui, le bâtard du vent se sentait petit face au samouraï. Masatô soupira.

- Euhm veuillez me pardonner de vous avoir reçu dans une telle...posture mais, il soupira à nouveau, se passant une main sur le visage, si vous saviez le bordel que c'est en ce moment. Il regarda le capitaine et ponctua ses phrases de gestes amples. Tout me tombe dessus en même temps et malgré ce qu'on essaie de me faire croire, il n'y pas un seul type dans la bande d'imbéciles qui me sert de conseillers capable de me filer un coup de main, même minime, pour essayer d'empêcher la situation de partir franchement en vrille. C'est pour ça, il désigna Norishimo de la main, que je vous ai demandé de venir. Et je vous en remercie, acheva-t-il avec un sourire, bien qu'il se doutait que l'homme en face de lui ne lui rendrait pas.

Le seigneur du clan contourna son bureau et désigna au capitaine une table basse assez large vers le côté de la pièce.

- Prenez place, je vous prie, Norishimo-dôno.

Puis il tourna son regard vers la porte.

- Chiyuki-chan! appela-t-il.

La porte de la pièce s'ouvrit sur une jeune servante en kimono parme.

- Apporte nous du thé je te prie.

La servante acquiesça et referma la porte tandis que Masatô se dirigeait vers la table basse. Avant de s’asseoir, il fit glisser les shôjis donnant sur l'extérieur pour révéler une partie des jardins du palais. Depuis leur emplacement, il pouvait voir un cerisier en fleures qui  ajoutait de la couleur au milieu de la verdure. Les autres fleures n'avaient pas encore éclot à cette époque de l'année.
Masatô prit place en face de son invité. Le silence s'installa.

- Que pensez vous de la guerre, Norishimo-dôno? décida-t-il de demander pour entamer la conversation.
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Norishimo Takiyo
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyVen 2 Oct - 16:47

Le jeune homme devant lui, ou plutôt le seigneur du clan Hayashi, se dandinait étrangement en essayant de formuler quelques politesses et excuses. Et le ridicule qui affectait le "gamin", comme Takiyo les appelait, fut renforcé par une carrure frêle et une petite taille dignes des gens de la populace. A vrai dire, il ne ressemblait en rien à son père, sauf peut être au niveau du visage.

Pas sûr qu'il puisse tenir le katana... ni même qu'il soit capable de porter le poids de ses responsabilités...

Néanmoins, le colosse s'inclina respectueusement pour exprimer l'honneur qu'il ressentait à être invité à une telle tâche. Il était bien souvent de bon conseil. Il se rendait même compte de la gravité de ce qu'il venait de penser. Malgré toute la bonne volonté dont il faisait preuve, il grinça une nouvelle fois des dents.

Norishimo-dôno...

Takiyo était un homme à cheval sur le règlement et les traditions, mais il n'aimait pas particulièrement les titres honorifiques. Peut-être parce qu'il ne s'en sentait pas digne, ou peut-être pour d'autres raisons plus obscures...

Masatô invita le vétéran à s'installer à une magnifique table basse. L'ordre qui régnait sur ce mobilier contrastait avec la paperasse étalée sur le bureau.
Une nouvelle fois, ses pensées divaguaient, tandis qu'une servante servait du thé. Les deux hommes avaient une magnifique vue sur les jardins. Un cerisier rigoureux régnant en monarque absolu parmi les fleurs attirait particulièrement l'attention. Ce cadre harmonieux qui serait bientôt une véritable explosion de couleurs se prélassait dans un silence apaisant, faisant écho à l'ambiance présente dans le palais.
Une question vînt bientôt briser ce silence des plus reposants. Le colosse parut esquisser l'ombre d'un sourire.

- C'est là une très bonne question... à laquelle je vais prendre le temps de répondre, commença Takiyo en effaçant le sourire qui parcourait ses lèvres. La guerre est une épreuve qui permet d'endurcir les esprits et les cœurs, en plus de démontrer son talent et son courage. Mais un homme sage m'a dit un jour : Un homme qui n'apprend que de la guerre est dans l'erreur et ne récoltera que de mauvais fruits. Le samurai fit une pause, le temps nécessaire à son interlocuteur pour assimiler ces informations qui pourraient un jour lui être utiles. Un bon seigneur doit savoir être autant à l'aise avec un sabre qu'avec une plume. A mes yeux, la guerre n'est pas seulement l'instrument des hommes, elle est aussi l'instrument des dieux. Et à cette vision, un seigneur raisonnable sait prendre la bonne décision. Jusque là, avez vous bien compris Seigneur ?

Le vétéran fixait le jeune homme de la même manière qu'un maître fixait son élève. Il porta à ses lèvres la tasse et sirota doucement son thé, appréciant la chaleur qui se répandait agréablement dans son corps mis à rude épreuve par les combats et les intempéries.


Dernière édition par Norishimo Takiyo le Dim 23 Juil - 20:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyMar 3 Nov - 12:33

Masatô perçu un léger changement sur les traits de son samouraï lorsqu'il employa le titre ''dono''.

''Merde, je me suis quand même pas encore planté de titre ? ''

Une fois installé à la table basse, c'est une sensation de déjà-vu particulièrement désagréable qui envahit les entrailles du bâtard du vent. Sô Sesshu versus Masatô, deuxième service ! Mais cette fois, l'Hayashi jura de ne pas se laisser abattre...même si cela n'avait probablement jamais été l'intention du héron aveugle de mettre le seigneur mal à l'aise.
La question posée ne sembla pas déranger le samouraï qui répondit sans réticence, bien qu'il perdit son sourire.

''Non, n'arrêtez pas de sourire, vous faites moins peur quand vous souriez...'' gémit intérieurement Masatô.

- La guerre est une épreuve qui permet d'endurcir les esprits et les cœurs, en plus de démontrer son talent et son courage.


''Donc la guerre...c'est bien ? C'est un genre d’entraînement pour faire progresser les gens ? Et en plus c'est un genre de démonstration, de duel pour montrer qu'on est trop fort et trop doué ?'' tenta de comprendre naïvement le seigneur dans son esprit.

- Mais un homme sage m'a dit un jour : Un homme qui n'apprend que de la guerre est dans l'erreur et ne récoltera que de mauvais fruits.

''Ah ! Alors la guerre, c'est pas bien du tout !''

Le sage capitaine marqua une pause qui permit à Masatô de prendre le temps d'assimiler ses paroles. Le bâtard releva son bras droit, les doigts toujours repliés vers sa paume, et appuya son menton sur son pouce tout en plaçant le milieu de son index contre sa lèvre supérieur. Le regard dans le vide, il essaya de mettre un peu d'ordre dans le chaos actuel de son esprit. La guerre pouvait donc paraître être une bonne chose en apparence mais une très mauvaise chose en réalité. Et puis, il fallait penser à ceux qui n'avait pas de talent à démontrer et qui perdait la vie inutilement dans les conflits. On croyait apprendre mais c'était tout le contraire qui se produisait.

- Un bon seigneur doit savoir être autant à l'aise avec un sabre qu'avec une plume. A mes yeux, la guerre n'est pas seulement l'instrument des hommes, elle est aussi l'instrument des dieux. Et à cette vision, un seigneur raisonnable sait prendre la bonne décision. Jusque là, avez vous bien compris Seigneur ?


Le seigneur du clan Hayashi tiqua. Nan mais minute, il n'était pas en train de discrètement le critiquer là ? Et le capitaine se doutait il de quelque chose ? Avait on eu vent de l'entrevue qu'il avait eu avec le héron aveugle du clan Ryuzoji ? Ou la menace d'une guerre était elle palpable au point que même ceux vivant dans les campagnes présentent la menace ?
Masatô déglutit. Les choses au sein de l'empire allaient encore plus mal qu'il ne le pensait...

- Poursuivez, Norishimo-san...
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyMer 4 Nov - 18:40

- Poursuivez, Norishimo-san...

Quelque chose changeait au fur-et-à-mesure de la conversation. L'expression du "petit seigneur" devenait plus sérieuse, les traits de son visage se tirant sous l'effort de la réflexion. Le temps d'un instant, le samuraï crut même voir le regard du jeune homme se voiler.

- Buvez, cela vous détendra l'esprit, reprit doucement Takiyo en réprimant un sourire, vous avez l'air d'une âme en peine...

Le colosse présenta d'un signe de la main la tasse fumante, regardant avec bienveillance son interlocuteur. Il inclina légèrement la tête et prit une nouvelle gorgée de thé lorsqu'il fut sûr que Masatô fit de même. Alors que le vétéran contemplait la flamme dansante d'une bougie posée sur la table basse, il ressentit une légère pression au niveau du cœur. Son visage se fit plus dur et ses yeux devinrent plus sombres. Mauvais présage ou petit coup de mou ? Il n'en savait rien, mais il ne voulait pas inquiéter le jeune homme. Il devait cependant le mettre en garde...

- J'ai entendu dire... continua plus bas Takiyo, que vous avez eu une discussion avec un membre du clan Ryûzoji... Je ne sais pas si cette rumeur est fondée mais quoi qu'il en soit c'est un acte des plus respectables. Les rares discussions que j'ai pu entretenir avec les Ryûzoji après la guerre furent des plus... violentes. Je n'oublierais jamais les descentes des guerriers Ryûzoji dans mon village peu avant que je m'engage, mais je n'oublie pas non plus que les légendes et autres histoires font mentions d'une seule et même nation d'origine...

Une pause s'ensuivit, durant laquelle une légère brise de vent s'amusa avec une mèche de cheveux échappée du chignon du samuraï. Ce dernier observait mélancoliquement le sabre déposé à terre. Un nom se répéta plusieurs fois en boucle dans son esprit. Saburo. Une nouvelle pointe se fit ressentir.

- Quoi qu'il en soit, je vous resterais fidèle et dévoué, même si vos décisions et choix n'iront pas toujours dans le sens de mes convictions. Vous avez beaucoup de potentiel en vous et j'aimerais vous aider à l'extérioriser. Il y a cependant une chose que vous devez comprendre...

Takiyo, qui d'habitude parvenait à dissimuler ses émotions, semblait tout d'un coup hésitant. Il parvint à vaincre son humeur taciturne mais se redressa subitement. C'était un comportement des plus étranges, il le savait, et il espérait ne pas paraître légèrement "perturbé". Mais il avait eu l'impression durant un moment avoir senti une étrange sensation. Une sueur froide collait désormais son kimono à sa peau.

- Une nouvelle ombre s'élève..., s'inquiétait le vétéran sur un ton grave, et le fait que l'empereur cherche à s'emparer d'objets légendaires n'est certainement pas anodin... quelque chose se prépare. Et nous devons nous y préparer avec prudence. La guerre est la peur des mères et des épouses, et pourtant, il ne faut pas écarter la possibilité d'un nouveau conflit. J'ai cru voir quelques soldats manquer à leurs devoirs... peut-être pourriez vous m'aider à leur montrer l'exemple ?

Une nouvelle voix fit écho à ses pensées.

Obscurité et souffrance.

Et pourtant, le géant voyait devant lui, dans cette brume épaissie par les complots et les intrigues, une lueur d'espoir. Oui... le garçon était peut-être celui qu'il attendait depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyDim 10 Jan - 20:40

Le seigneur secoua la tête. L'art d'avoir l'air faible et inutile par Hayashi Masatô, tous les soirs sur la place centrale ! Il se pencha légèrement vers la table et prit avec douceur sa tasse de thé fumant. Le capitaine avait raison, il en avait bien besoin.
Une âme en peine disait il ?

''Et ben mon cher Norishimo, z'avez pas idée de ce qui se trame !''

Il posa ses lèvres sur la céramique et fit basculer légèrement le récipient pour permettre au breuvage de glisser dans sa bouche. La chaleur de la première gorgée de thé avait toujours été l'un des plaisirs favoris du seigneur. Sa mère savait le préparer avec tout le savoir-faire propre à sa formation et avait toujours pris le temps de partager un des ces moments de calme avec lui chaque jour qu'ils avaient passé ensemble. C'était bien sûr l'un des serviteurs du palais qui avait préparé la boisson cette fois-ci mais cela n'enlevait rien au plaisir qu'avait l'Hayashi à le boire.
Les propriétés apaisantes du thé vert étaient une réalité mais dans le contexte actuel des choses, elles ne pouvaient malheureusement pas déployer toutes leurs vertus face à l'esprit agité du Bâtard du Vent.

- J'ai entendu dire... continua plus bas Takiyo, que vous avez eu une discussion avec un membre du clan Ryûzoji...

Le sujet du héron de Ryûzoji eut l'effet d'une cascade glacée sur tout le corps du seigneur qui était pourtant en train de se laisser envahir par la chaleur du thé. Hop hop hop, minute yokaï ! D'où il savait ça ? Si Takiyo, qui vivait au large de la ville, dans la campagne environnante, était au courant, alors tout le monde l'était ! Masatô se retint de toutes ses forces pour ne pas se frapper le visage du plat de la main. Ses yeux, cependant, le trahir et s’écarquillèrent.

''Dites-moi que c'est une blague...Dans quel pétrin je me suis encore fourré...''

- Je ne sais pas si cette rumeur est fondée mais quoi qu'il en soit c'est un acte des plus respectables.

''...redis moi ça ?'' pensa Masatô alors que sa tête eut un léger mouvement de recule, entraînant le haut de son buste.

- Les rares discussions que j'ai pu entretenir avec les Ryûzoji après la guerre furent des plus... violentes. Je n'oublierais jamais les descentes des guerriers Ryûzoji dans mon village peu avant que je m'engage, mais je n'oublie pas non plus que les légendes et autres histoires font mentions d'une seule et même nation d'origine...

Le silence suivit cette déclaration. Il n'allait donc pas lui faire la morale sur le fait qu'il était allé taper la causette à leur ennemi héréditaire sans en parler à personne et ce en pleine période de tension ? Il n'allait pas le mettre en garde contre les potentiels incidents diplomatiques que cela aurait pu engendrer ?
Le regard du capitaine dévia sur son compagnon de combat ; son katana. La dernière phrase se répétait en boucle dans l'esprit du seigneur. Chacun avait ses raisons pour s'engager dans l'armée. Bon, d'accord, pour la plupart des jeunes hommes, c'était soit pour suivre les traces du père, soit pour ne pas devenir paysan, soit parce que pourquoi pas. Mais le samouraï semblait avoir une raison plus sombre. Masatô nota mentalement de lui en demander plus à ce sujet.
Lorsque que Norishimo exprima sa loyauté, le Bâtard dut contenir sa stupeur. Il venait de lui dire qu'il avait du potentiel ? Qu'il lui resterait fidèle même s'il faisait une connerie ? Certes, en théorie, tous ses officiers se devaient d'en faire autant mais les messes basses qui couraient dans les couloirs du quartier général ne lui avait pas échappé.

''Norishimo-san...Allez vous vraiment m'aider ?''

L'allure du samouraï sembla changer presque imperceptiblement. Il sembla pâlir, comme s'il ressentait quelque chose que son seigneur ne pouvait percevoir. Un courant d'air s’engouffra dans la pièce, faisant vaciller la flamme de la bougie.

- Une nouvelle ombre s'élève..., s'inquiétait le vétéran sur un ton grave, et le fait que l'empereur cherche à s'emparer d'objets légendaires n'est certainement pas anodin... quelque chose se prépare. Et nous devons nous y préparer avec prudence. La guerre est la peur des mères et des épouses, et pourtant, il ne faut pas écarter la possibilité d'un nouveau conflit. J'ai cru voir quelques soldats manquer à leurs devoirs... peut-être pourriez vous m'aider à leur montrer l'exemple ?

- La peur des mères hein...

La phrase lui avait échappé. Masatô tourna la tête vers l'extérieur, laissant son regard vaciller dans le vide de ses pensées. Il n'osait imaginer quelle serait la réaction de sa si chère mère s'il venait à disparaître. Nul doute que cela achèverait le travail entrepris par la maladie ces dernières années. Elle se retrouverait seule à nouveau, on la chasserait même probablement du palais, et elle n'aurait nul part où aller. Le capitaine avait il encore seulement sa mère ? Avait il une famille chez lui ? Quoi qu'il en soit, Takiyo comptait sur lui. Masatô ne devait pas le décevoir. Il ne pouvait se le permettre.
Il tourna de nouveau son visage vers le capitaine.

- Vous avez vécu la guerre. La violence. La souffrance. Les ténèbres. Elles ont marqué votre corps, votre âme. Vous comprendrez alors sans doute que je souhaite épargner autant que possible ces choses à mon peuple. Autant aux civils qu'aux autres.
Mes...Il hésita sur le possessif. Les ninjas et les samouraïs qui composent le clan Hayashi m'ont juré fidélité mais je n'ignore pas ce qu'on murmure dans les couloirs et les jardins. Ne pas déclencher la guerre serait signe de faiblesse aux yeux de certains et s'y engager serait un manque de considération aux yeux des autres. Votre loyauté est, d'après vos paroles, sans failles, et je n'en doute pas mais...Qu'en est elle de celle des autres ? Combien de complots sont ils en train d'être montés à mon encontre et à celle des autres seigneurs ? La menace vient elle des détenteurs des artefacts, du clan rival, de l'empereur ou d'Oyashima toute entière ?

Il soupira avec force.

- Quelle décision doit être prise, je l'ignore mais sachez que nous sommes tous engagés sur un fil d’araignée et que le moindre faux pas nous conduira tous à notre perte.

Le vent éteignit la bougie. Le seigneur ferma les yeux, soupira. Il devait poser la question qui flottait dans son esprit.

- Qu'est il arrivé à votre village ?
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyLun 24 Juil - 21:02

La guerre. On y revenait toujours. C'est un mot récurrent sur les lèvres des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards. Combien de mères, d'épouses, de filles et de sœurs ont attendu en vain le retour des leurs ? Combien de familles ont été déchirées par des conflits meurtriers ? Combien de soldats sont morts sur des terres étrangères, loin de leur famille et de leurs ancêtres ? Les souvenirs de la Grande Guerre se fanent. On commence à oublier ces défunts qui se sont battus pour quelques seigneurs. Et ceux qui ont une rancune tenace, à l'instar des Hayashi, ont soif de vengeance. Certains songent déjà à oublier les conflits du passé pour se concentrer sur les guerres à venir. Certaines voix, composées dans les harmoniques du meurtre, de la supercherie et du complot, cherchent à installer un climat de tension afin de préparer les troupes à une nouvelle boucherie.
Mais Takiyo n'a rien oublié de tout cela. Il n'a pas oublié le visage de ceux qui sont passés au fil de son katana. Le seigneur Hayashi l'a lui-même dit. Le capitaine a vécu la guerre. Il a connu la violence des batailles et la souffrance causée par la disparition soudaine d'êtres chers. Son esprit s'était noyé dans des ténèbres sans fin. Et lorsqu'il avait de nouveau émergé, le samurai n'était plus que l'ombre de lui-même. Des ces horreurs, notre homme n'a tiré qu'un seul enseignement...

Obscurité et souffrance.

Les dieux semblent se moquer des mortels. A leurs yeux, les clans d'Ôyashima ne sont probablement que des pions qu'ils peuvent déplacer et sacrifier à leur convenance afin de régler leurs litiges. Tant qu'il y aura des hommes pour mener leurs petites guerres, nul ne sera à l'abri d'un conflit ravageur. Mais les dieux, aussi cruels et perfides puissent-ils être, ne sont pas les seuls à blâmer. Après tout, aucun mortel ne peut remettre en cause la volonté (aussi obscure soit-elle) de ces êtres supérieurs. Il y a sur ces terres un ennemi bien plus sournois et bien plus corrompu que les dieux. L'Homme lui-même. Rongé par sa propre ambition, dévoré de l'intérieur par une soif de pouvoir intarissable, il cherche toujours et encore à comploter pour mieux poignarder. Fier et sanguin, il est l'architecte de conflits destructeurs.
Ôyashima n'est plus qu'une beauté écorchée par de trop nombreuses querelles et luttes de pouvoir. Et c'est dans ce décor sinistre, macabre, que les personnalités des seigneurs et de leur suite sont désormais forgées dans le sang et l'acier. L'éclat de la douceur des épouses, des sœurs et des mères est d'une affligeante faiblesse face aux ténèbres apportées par des légions de faucheurs.

Pourtant, Takiyo voit en Hayashi Masatô la lueur d'espoir qui pourrait rapporter de manière durable la lumière sur ces terres désolées. Mais le petit seigneur n'est encore qu'un jeune oisillon qui n'a pas pleinement conscience des multiples dangers qui rôdent. Il lui faudrait un guide pour lui montrer la voie à emprunter dans la brume et l'obscurité...

- Vous voulez savoir si vos vassaux vous sont fidèles. Vous brûlez d'envie d'en connaître d'avantage sur mon village. Laissez-moi faire d'une pierre deux coups. Je ne peux en aucun cas vous parler de mon village sans évoquer mon clan, ma famille. Reprend d'une voix grave le vétéran. Mais nul mot n'est assez fort pour décrire l'endroit d'où je viens. Chevauchez avec moi Hayashi-sama. Portez-vous à la rencontre de vos sujets.  

~~~

The Night Is Dark. [Thème]

22 mars. Sur les côtes Est d'Ôyashima. 11h23.

Deux cavaliers longent silencieusement la falaise sur laquelle une eau sombre se jette sans jamais gagner du terrain. Les vagues se brisent sur la roche et se succèdent inlassablement. Un assaut perpétuel qui dure depuis la nuit des temps. Cette scène pourrait être l'image de ce qu'est la vie sur Ôyashima. Des hommes se lancent à l'assaut d'autres hommes inlassablement. Parfois, une brève accalmie permet aux habitants de profiter d'une relative quiétude. Mais la tempête a tôt fait de revenir, toujours plus puissante et bruyante. Ici, l'écho des vagues brisées contre un ennemi inébranlable est devenu un son des plus banals. Un son étreignant un silence pesant. Les locaux, habitués à cette fureur lancinante des éléments, ont donné un drôle de surnom à cette falaise. La falaise des murmures.

Un surnom des plus lugubres pour un endroit des plus lugubres.

De fortes bourrasques de vent viennent fouetter les visages du seigneur Hayashi et de son capitaine. Takiyo jette un coup d'oeil par dessus son épaule pour s'assurer que le jeune homme le suit bien. Par ce temps et dans un silence entrecoupé par les murmures inconsolables de l'eau qui se fracasse sur la roche, les deux hommes ont l'air d'âmes égarées. Ils se fondent dans le décor avec une facilité déconcertante. C'est comme s'ils avaient toujours été là, dans ce cadre naturel digne de figurer sur quelques estampes. Un immense cerisier se présente à leur vue, dans le lointain, trônant tristement au bord de la falaise. Le vétéran ne met pied à terre qu'après s'être arrêté sous l'arbre. Il flatte l'encolure de son cheval et l'attache à une branche. Le capitaine fait ensuite quelques pas et s'agenouille devant une pierre dressée sur laquelle sont gravés quelques mots. Une stèle funéraire dédiée à quelques glorieux Norishimo tombés sur le champ d'honneur.

- Je vous en prie Hayashi-sama, prenez place à mes côtés. Ressentez-vous la tristesse qui émane de cet endroit ? Il n'y a ici que des souvenirs douloureux, mêlés au chagrin par un désespoir sans nom. Unis à l'idée de vengeance, ces sentiments renforcent la rancœur qui ronge de l'intérieur les clans unis sous la bannière des Hayashi. Commence de sa voix tonitruante le samurai. Mais rassurez-vous, je n'ai pas choisi cet endroit uniquement pour ses heures sombres. C'est ici, selon la légende, que les Norishimo ont prêté serment d'allégeance au premier seigneur Hayashi, après la division du clan Sasaki. Nous n'avons depuis jamais rompu notre serment. Les Norishimo ont toujours été de fidèles vassaux des Hayashi et ils le seront encore dans des centaines d'années. Vous vous posez la question de la fidélité de vos sujets, et cela est compréhensible en ces temps obscurs. Laissez-moi vous dire que vous n'êtes pas sans alliés, sans fidèles vassaux. Venez Hayashi-sama.

Le colosse se redresse et invite le petit seigneur à le rejoindre au pied du cerisier. D'ici, les deux hommes ont une vue imprenable sur les terres avoisinantes, celles placées sous la protection du clan Norishimo. On pouvait comprendre aisément le choix symbolique du lieu pour le serment d'allégeance des Norishimo envers leurs seigneurs Hayashi. Les vastes étendues qui s'offrent à la mer sont mornes, austères et humides, un peu à l'image du vétéran qu'est Takiyo. Sur cette côté régulièrement orageuse se trouvent de nombreux villages, principalement occupés par de petits artisans et des pêcheurs. A l'instar des autres clans de la côte et des îles environnantes, les Norishimo ne commandent l'allégeance que de quelques villages dont les populations sont trop pauvres et trop faibles pour fournir un nombre important de troupes.

- Vos conseillers ne forment qu'une société de flagorneurs et d'hypocrites. Ils vous caresseront dans le sens du poil pour vous plaire et obtenir des faveurs, ou comploteront dans votre dos pour affaiblir votre autorité et gagner en influence. Cela a toujours ainsi malheureusement. Mais il y a sur ces terres des hommes et des femmes qui croient en vous, et qui prendront les armes si vous leur demandiez. Placez votre confiance dans les lames de vos soldats, et nul ne saura vous résister.   Continue le capitaine en désignant d'un vague geste de la main les nombreux villages se présentant à leur vue. J'ai le pressentiment que les efforts sont vains lorsqu'il s'agit de lutter pour préserver la paix. Une guerre approche mon Seigneur. Nous ne savons pas quand elle viendra, quels en seront les combattants et où elle aura lieu... Mais elle arrive. Il est de mon devoir de vous conseiller au mieux. Et je vous recommande la plus grande prudence. Mais il est de votre devoir à vous d'unir à nouveau vos vassaux sous la bannière des Hayashi. Affirmez votre autorité, montrez à vos sujets que vous êtes le seul seigneur sur cette barque. Imposez leur votre vision de l'avenir. Certains seront réticents, d'autres méfiants, mais ils obéiront, car tel est leur devoir. Tout comme il vous appartient de leur commander.

Le géant marque un temps de pause, afin de laisser un moment de répit à Masatô. Le jeune seigneur aura probablement besoin d'un peu de temps pour assimiler ses propos et en accepter la teneur. Mais le temps est une ressource précieuse qu'il ne faut pas gaspiller. Et le gamin dirigeant le clan Hayashi a encore beaucoup à apprendre...

- Je peux rassembler pour vous les clans de la côte. Peut-être que cela serait un bon début pour vous exercer à l'autorité. Et cela serait également pour vous l'occasion d'apprendre à connaître vos sujets.   Reprend plus doucement Takiyo. Je pourrais même évoquer l'histoire de ces clans, celle du clan Norishimo et si vous le désirez vraiment, vous parler de mon village.
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Hayashi Masatô
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptySam 19 Aoû - 19:05

Masatô fut surpris de la proposition de son capitaine. Chevaucher ? Sortir de ce  palais étouffant ? Quelle bonne idée !
Il hésita un instant à prévenir quelqu'un. Devait il signaler sa sortie à ses conseillers ? Nan. Hors de question. À Fûko, sa chère sœur aîné ? Il ne valait mieux pas. La dernière conversation qu'il avait eu avec elle lui avait laissé une amer sensation de manque de confiance de sa chef de guerre envers son seigneur. Elle, comme tous les autres, le sous-estimait. Bien moins que les vieux hypocrites dans la salle du conseil mais le doute était présent.
Et puis merde alors ! C'était lui le chef du clan, il n'avait pas à se justifier pour toutes ses décisions ! Il était libre de sortir si cela lui chantait !

- Je vous suis. Déclara Masatô.


Le seigneur du vent ne prévint personne. Pas même sa domestique personnelle. Il ne demanda aucune escorte. C'est à peine s'il avait adressé un regard au palefrenier en allant chercher sa monture et celle du samouraï. Et il avait adoré cela.
Pour la première fois depuis qu'on lui avait collé ses fonctions de seigneur sur le dos, il avait pu se libérer de ses chaînes, ses « responsabilités ». Il ne les avait pas brisées, il s'en était juste extrait, discrètement, silencieusement. Le bâtard du vent les remettrait de lui même à son retour mais, il l’espérait, avec une confiance nouvelle.
Ils chevauchèrent durant une heure peut être. Masatô n'avait pas chercher à deviner l'heure de leur départ ni à compter le temps qui s'écoula durant leur voyage. Le vent soufflait sur les deux hommes, froid, salé. L'Hayashi respirait doucement l'air de la mer, l'odeur de l'eau et des algues. Une odeur qui vous donnait cette impression de légèreté, de n'être qu'une simple feuille de cerisier qui vole, tournoi, se laisse emporter par Fûjin et voyage sur les terres d'Oyashima.
La monture seigneuriale suivait docilement celle du guerrier devant lui. Le jeune seigneur laissait ses poignets reposer sur le poil doux et soyeux de son cheval, tenant les rênes lâchement. Il profitait de cette sortie pour laisser son regard vagabonder dans le vide. Il ne réfléchissait, ne pensait, ni ne rêvait. Le samouraï l'avait guidé vers la côte sans un mot et tous deux semblaient apprécier ce silence. Ils n'étaient que deux silhouettes dans la prairie, se mélangeant aux couleurs de la saison de la renaissance. Ils se laissaient absorber par l'environnement, sans chercher à lutter. Les cheveux détachés du seigneur voletait librement autour de lui, barrant parfois son visage juvénile sans qu'il ne cherche à les en chasser. Il avait l'air d'un jeune apprenti suivant son sempaï sur quelque mission de reconnaissance mais, après tout, nul n'était là pour les juger.

Le jeune homme revint à la réalité lorsque son aîné s'arrêta sous un arbre ; un majestueux cerisier en fleurs. Les pétales roses apportaient un peu de douceur dans cet endroit lugubre qui semblait chargé d'histoire. Le samouraï ne l'avait probablement pas mené ici par hasard. Il descendit de sa monture et, passant doucement sa main sur sa robe duveteuse, l'attacha aux côtés de son semblable.
Takiyô s'agenouilla devant une pierre et Masatô hésita à en faire de même, ignorant la signification de la stèle. Il l'imita néanmoins. Quand il comprit qu'il s'agissait là d'une tombe, il tourna la tête vers le Norishimo, affichant un regard sérieux. Les pierres tombales nous rappellaient toujours que la raison pour laquelle nous avions la chance de pouvoir respirer l'air du jour présent, c'était parce que de nombreuse âmes avaient disparu avant nous. Si le clan Hayashi existait encore, c'était bien parce que des guerriers tels que ceux du clan Norishimo avaient courageusement affronté les clans adverses pour les empêcher de les anéantir.
Masatô écouta sans bruit les paroles de son capitaine, attentif aux informations qu'il lui fournissait. Lorsque le colosse lui affirma qu'il restait encore des sujets prêt à le suivre jusqu'au bout d'Oyashima, le maître des Hayashis leva un sourcil interrogateur. Comment pouvait il être sûr que tous les guerriers accepteraient de reconnaître l'autorité du Bâtard du Vent ?

Il se leva à la suite de Takiyo et le suivit sous l'arbre. Le vent marin détachait quelques pétales qui virevoltaient autour des deux samouraïs. Le jeune seigneur n'était jamais venu à cet endroit. Il observa le paysage côtier composé de plaines froides balayées par le vent et de quelques petits villages. À cette distance, ils semblaient si fragile. Il ne suffirait que d'une dizaine de minutes à une armée ennemie pour les enflammer, les raser et massacrer leur population. Ce n'étaient pas des villages militaires, seulement des pêchers, des artisans, des femmes, des enfants.
La voix tonitruante de son samouraï interrompit ses sombres pensées lorsque le capitaine repris la parole et Masatô fut de nouveau attentif. Cela faisait des mois qu'il n'avait pas accordé une telle attention à quelqu'un, laissant les paroles des gens autour de lui aller et venir sans chercher à comprendre pleinement leur sens ni à les retenir. Cette fois, il laissa la voix grave et ferme pénétrer sa peau, ses organes, ses os.

Les bourrasques froides du large s'abattaient sur eux comme un présage qui faisait échos aux paroles de Takiyo. Le vent agita la chevelure du seigneur, pénétra par les manches et les pans lâchement attachés de son kimono, gonflant le tissu. Les plis de son hakama ondulèrent contre ses jambes. Mais Masatô ne prêtait pas attention à tout cela. Les paroles de son allié étaient franches, amenant autant d'espoir que de le menace. L'assurance de vassaux prêts à brandir leur katana, le danger d'une guerre inévitable.
Imposer. Commander. Les devoirs qui étaient les siens. Mais pouvait il les assumer… ? Voulait il les assumer surtout.

Il soupira doucement, baissant la tête avant de se retourner et de faire quelque pas jusqu'à son cheval. Il leva une main et la fit doucement glisser le long du chanfrein de l'équidé. Fermant les yeux, il appuya son front contre le pelage de sa monture pour ressentir la chaleur de son corps et glissa son autre main dans la crinière lisse pour y emmêler ses doigt. L'animal souffla avec un très léger hennissement grave. Norishimo avait raison ; il était temps de placer sa confiance en les lames de son armée et de prendre en main l'organisation de cette dernière. Il devait s'imposer comme nouvel figure d'autorité, protéger le clan. Il n'était plus temps de repousser ses réflexions car le temps filait et quand il serait trop tard, le seigneur ne pourrait plus faire marche arrière pour se rattraper.
Il s'écarta de sa monture et se dirigeât vers le bord de la falaise, évitant le regard du colosse. Ce dernier lui rappelait un peu le héron aveugle du clan Ryuzoji, Sô Sesshû. Bienveillant mais intimidant.

- Je peux rassembler pour vous les clans de la côte. Peut-être que cela serait un bon début pour vous exercer à l'autorité. Et cela serait également pour vous l'occasion d'apprendre à connaître vos sujets.  

Le seigneur du vent redressa sa posture. C'était ce dont il avait besoin. Qu'on le lance, qu'on le force à se mettre en marche. Qu'on l'aide à prendre son élan. Qu'on l'aide à trouver où commencer.
Ses lèvres s'étirèrent en un sourire conquérant et la flamme guerrière s'alluma dans son regard.
Épaulé de Norishimo Takiyo, il guiderait le clan Hayashi et si nécessaire, déchaînerait l'ouragan qui sommeillait au cœur du clan. Il n'attendrait plus. Il ne reculerait plus.

" À partir de maintenant, je vais tout défoncer ! " pensa le seigneur.

Il se retourna énergiquement, son expression restant la même.

- Vous avez ma confiance, Norishimo-san. Accompagnez-moi visiter les clans de la côte je vous prie. Il est temps de leur rappeler qui je suis. Mais avant cela, il retourna près du capitaine, je brûle d'entendre l'histoire de votre village.
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyLun 18 Sep - 14:14

- L'histoire de mon village... Bien évidemment Hayashi-sama.

Le colosse ne peut plus reculer. Il s'est dérobé bien trop longtemps. Le petit seigneur veut connaître d'avantage le Norishimo. Il est curieux, comme tous les jeunes de son âge. La curiosité est parfois un atout, parfois un défaut. Et les réponses que l'on cherche à obtenir sont parfois violentes.. La vérité n'est pas toujours bonne à entendre... Et dans le cas du vétéran, la vérité fend le cœur, ravive des souvenirs lointains et douloureux. Elle déchire les entrailles, vous force constamment à vous rappeler que ces souvenirs que vous cherchez à enfouir au plus profond de votre être ne sont pas fanés. Takiyo aurait préféré ne pas voir ce qu'il avait vu. Mais ce qu'il désire est loin d'être ce que la réalité offre...

- Je suis né à Ketomi. Un petit village contrôlé par le clan Norishimo depuis si longtemps que même le temps ne s'en souvient pas. Peut-être est-ce là d'ailleurs que le clan Norishimo a vu le jour. C'est un endroit assez isolé, au bord de la mer, où les gens vivent principalement de la pêche. Commence d'une voix grave le capitaine... C'est ce village qui a été la cible d'une descente Ryûzoji particulièrement dévastatrice pour mon clan. La Grande Guerre suivait son cours. Les hommes étaient pour la plupart réquisitionnés par votre père pour soutenir l'effort de guerre. Mon propre père m'a confié la protection du village et des terres environnantes et ne m'a laissé que quelques soldats et samouraïs trop peu expérimentés pour accomplir ma tâche. Certains Ryûzoji  ont profité de cette occasion pour s'infiltrer à l'intérieur des terres Hayashi. Ils sont allés de village en village, ils ont pillé, ils ont tué, ils ont même violé...

Le colosse en armure rouge marque une pause. Son regard fixe l'horizon et devient plus sombre. De fortes bourrasques de vent viennent jouer avec de petites mèches de cheveux échappées du chignon. Il n'y prête pas attention, comme plongé dans un état second, privé de toute volonté. Il revit une énième fois les horreurs, les atrocités sans nom qu'il a pu commettre, ou dont il a été l'infortuné témoin. Les visages de ceux qui sont morts à ses côtés viennent le hanter à nouveau. Et les expressions morbides de ceux qui ont péri de sa main suivent bientôt. Combien de nuits a t-il passé ainsi à combattre vainement ces figures sombres qui hurlent à l'unisson ? Nul ne le sait réellement, il est le seul à les voir et il n'en parle pas. C'est son secret. Son fardeau. Sa punition. Et sa souffrance...

Car si la vie d'un samouraï implique d'un contrôle de soi, une immolation presque systématique des émotions derrière un masque, elle n'empêche pas de ressentir des choses. Aussi cachés et refoulés soient-ils, les sentiments sont bien là. Et ceux de Norishimo Takiyo sont des plus dévorants. Un mal interne qui le ronge petit à petit, et qui ne fait qu'empirer. Et le seigneur Masatô vient de nourrir ce monstre en ravivant chez l'homme les souvenirs brûlants d'heures sombres oubliées. Le colosse a l'impression que des dizaines de lames s'enfoncent profondément dans sa chair, qu'elles viennent se planter dans son cœur. Cette sensation étrange et surréaliste le rend plus sinistre encore... Son visage se raffermit et ses mâchoires se contractent. Il lui est presque insupportable de devoir raconter la suite. Il a fait le serment solennel de ne jamais trahir la confiance qu'on lui a accordé. Et aujourd'hui, il s'apprête à rompre son vœu en dévoilant au seigneur Hayashi le plus lourd fardeau d'un fidèle clan vassal.

- Il y avait une trentaine d'hommes en tout. Probablement des déserteurs, ou des soldats cherchant à rentrer au pays les mains pleines de butin. Peut-être même qu'ils étaient spécialement dépêchés pour cette tâche. Nous n'avons offert qu'une résistance symbolique face à cet envahisseur.  Ceux qui n'ont pas eu la chance de mourir au combat ont eu une fin bien atroce. Les Ryûzoji les ont pendu, les privant ainsi d'une mort honorable. Reprend sur un ton plein d'amertume le vétéran.  Et ils ne se sont pas arrêtés là. Ils m'ont gardé vivant pour une raison bien particulière...  Celle de me voir souffrir de leurs actes. Ces brigands s'en sont pris aux femmes, et ceux qui avaient des désirs à assouvir ne se sont pas privés... Lorsqu'ils sont repartis, notre village dévasté par la colère et le chagrin est devenu peu à peu un tombeau d'âmes en peine. Certaines épouses n'ont pas supporté cela. Elles se sont donné la mort, afin d'éviter la honte. D'autres, les filles par exemple, ont poignardé leur ventre dans le but de mettre fin à la vie d'un enfant indésirable.

Norishimo Takiyo prend un nouveau temps de pause. Il serre doucement ses poings, comme pour évacuer une colère muette. Il n'a nul besoin de parler pour faire comprendre son ressenti sur ce qu'il s'est passé durant la Grande Guerre. Le vent s'en charge. Il revient toujours plus furieux vers les deux hommes. Il souffle avec tant de violence qu'il est presque impossible de rester immobile sur ses deux jambes. Dans le lointain, des grondements sourds viennent se mêler à un ciel sinistre zébré par moment par des éclairs.

- Je n'étais qu'un gamin. Un jeune homme plein de rêves, embrassant comme vous, l'espoir qu'un monde idéal puisse voir le jour. Je m'en suis longtemps voulu d'avoir été aussi faible, je me suis cru responsable de la mort et du viol de ces gens. Ils étaient sous ma responsabilité, et j'ai échoué. J'ai bien songé à me faire seppuku. Mais j'ai rapidement compris que cela n'était pas ma faute. Il y a des forces que nul ne peut comprendre, ou maîtriser. Haïr les Ryûzoji pour les actes de certains des leurs n'est pas la voie qu'il faut choisir. Continue plus doucement le samouraï. Ils ne sont pas nos ennemis. Le véritable ennemi est bien plus sournois. Il est là, caché dans l'ombre, à attendre une occasion pour se jouer de nous, nous éprouver, nous torturer. Il n'existe pas de guerres plus absurdes que celles entre les Hommes. Elles ne sont le fruit que de quelques personnages désirant le pouvoir, le contrôle de toute chose. Ces personnages, qu'ils soient divins, pseudo-divins ou investis d'une mission qu'ils considèrent comme "divine", sont nos véritables ennemis. Ils sont le Mal que nous devons éradiquer.  Ils sont un fléau qui vient obscurcir nos terres, avec leurs mots empoisonnés et leurs actes malintentionnés. Oubliez les chants glorieux qui font mention de guerriers légendaires. Ce ne sont que des fadaises  destinées à justifier des massacres. Il n'y a aucune gloire à retirer de la mort d'un homme. Regarder quelqu'un dans les yeux et lui ôter la vie n'a rien d’héroïque. La guerre réveille ce qu'il y a de pire chez les Hommes. Elle réveille notre véritable nature, nos instincts primitifs...

Et tout cela pour quoi ? Pour des causes qui ne valent pas la peine de faire mourir des centaines, des milliers de braves gens. Les luttes de pouvoir n'épargnent personne, et la Mort ne fait pas de distinction entre les combattants et les non-combattants. La seule véritable guerre qui compte, c'est celle qui oppose le Bien au Mal... Un duel éternel entre la lumière et les ténèbres.    
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MessageSujet: Re: Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours)   Une lame pour guider le vent [feat. Norishimo Takiyo] (en cours) EmptyJeu 4 Jan - 23:24

La voix du colosse fut la seule à vibrer dans l'air orageux. Les branches de l'arbre s'agitaient, le chant des vagues se faisait plus fort à mesure que les courants gagnaient en puissance entre les mains de la Divinité du Vent. Sans doute le kami les écoutait il. Peut être même surveillait il la réaction du seigneur. Peut être écoutait il les battements de son cœur qui s’accéléraient en réaction à la tragédie de l'histoire.
Masatô avait toujours possédé une facilité à générer des images dans son esprit lorsqu'il écoutait des récits. Il lui semblait pouvoir visualiser ces horreurs en lui. Ces bandits, il se les imaginait sous forme de silhouettes noires, avec des visages cauchemardesque ; la forme des yeux blancs, vicieuse ! Le sourire inquiétant de ceux qui tirent plaisir du sang coulant sur le sol. Les cris, les hurlements, les mains frappant sur le sol.
C'était une de ces histoires dont on ne veut pas entendre la fin, car elle ne peut être heureuse. D'autant plus que lorsque l'on savait que les événements relatés étaient bien réels, la morsure dans vos entrailles se faisait plus forte, la main invisible du dégoût serrant vos entrailles tandis que vous serriez vos lèvres.
Le regard jeune passa par la surprise, la colère, le dégoût, la tristesse, la compassion, mais jamais il ne quitta les traits taillés dans la roche de son samouraï.

Les bourrasques de vent devenait plus fortes. Fûjin-sama était en colère aujourd'hui et rappelait sa présence aux hommes. Peut être grondait il d'entendre les paroles du capitaine, s'agitant au souvenir de ce que ces immondes brigands avaient fait au village de ses fidèles.
L’aîné parla des meurtres, des viols, des suicides. Le seigneur Hayashi voulu arrêter le récit, il n'était plus certain de vouloir savoir, mais en même temps il voulait entendre. La guerre approchait, alors il lui fallait entendre la guerre. Il concentra toute son attention sur le guerrier rongé par la colère passée, son souffle plus fort, son regard dur, son visage éclairé par moment par les lumières du ciel devenu sombre. Sombre à l'image des ténèbres de ces meurtres, ces viols, ces suicides.
À l’évocation de tels sujet, le jeune homme ne pu empêcher des visages familiers de surgir dans son esprit. Oka-san, sa chère mère, accablée par la maladie après un vie dédiée à satisfaire les hommes. Fukô nee-san, sa sœur et chef de guerre, forte et confiante mais pour qui il s’inquiétait toujours. Chiyuki, sa femme de chambre, toujours prête à répondre à la moindre de ses demandes, ses lèvres fines à peine étirées en un sourire timide. Si un homme ennemi s'en prenait à l'une d'elle ? Jamais il ne le permettrait. Il priverait d'une mort honorable tous ceux qui auraient osé ne serait-ce qu'essayer de commettre de tels actes.

Puis l'homme devint plus calme. Calme car il n'était pas mue par la vengeance et la colère. Il était sage, il était fort, il était ce que devaient être les samouraïs. Il était ce que Masatô aspirait à devenir. Norishimo Takiyo ne voulait pas la gloire, il voulait le bien. Les hommes essayaient de se convaincre que c'était ce dont ils rêvaient tous mais c'était un mensonge. Il n'était pas de lumière qu jaillissait du sang versé. La capitaine le savait. Le jeune seigneur espérait le savoir.
Masatô inspira, puis expira sans un mot. Les paroles étaient lourdes de franchise. Elles étaient réels, à l'image de leur narrateur. L'Hayashi se lança.

- Je suis bien heureux que vous ne vous soyez pas donné la mort, mon cher capitaine. Vous êtes un homme fort mais aussi un homme bon. Un homme qui sait pour quoi il doit se battre.

Une raison d'avancer, de continuer à se tenir droit et fier face aux hostilités, voilà ce que le capitaine allait devenir pour le seigneur. Enfin quelqu'un en qui il aurait confiance.

- Vous savez vous aussi ce que c'est que d'avoir tous les regards tournés vers vous. D'avoir toutes ces âmes qui croient en votre lame alors que vous craignez de les décevoir. Je n'ai pas vécu les épreuves que vous avez traversé et ce serait mentir que de dire que je comprends exactement ce que vous avez ressenti. Mais je pense que vous, vous pouvez voir en moi, voir que je manque d'assurance quand aux responsabilités qui m'ont été confiées. Surtout en cette période de trouble. J'ai bien peur que nous nous retrouvions dans la même situation que dans les temps passés. Que nos ennemis menacent de faire de Furashu ce qui a été fait de votre village.

Et ça, cela l’effrayait plus que tout, surtout depuis que le samouraï lui avait fait un résumé détaillé des horreurs dont il avait été témoin lors de l'assaut de son village. Imaginer tous les habitants de la capitale gisant au sol ou pendus aux poutres apparentes des maisons, aux structures vermeilles des temples…
Tous ces civils qu'il croisait chaque jour, ceux qu'il avait pris l'habitude de saluer depuis son adolescence en déambulant dans les rues, ceux qui ne le remarquait que depuis son ascension à la tête du clan, ceux qui ne le voyait toujours pas car trop occupés à leurs activités quotidiennes. La petite Himiko qu'il avait vu naître et grandir, toujours à courir autour des rizières. Ces mêmes rizières dont l'eau pourrait se teinter de rouge. Maître Sanjuro, qui gardait un des temples dédié à Fujin-sama à l'Est du village, à l'écart des habitations, et qui surveillait toujours les jeunes moines courant dans la coure de pierre. Les grandes sœurs de la maison close qu'il passait voir régulièrement pour savoir comment les choses évoluaient et déstabiliser les jeunes apprenties, juste pour s'amuser, sous le regard désapprobateur la gérante qui levait les yeux au ciel mais en souriant. Masatô aimait la vie paisible, bien qu'active, de la capitale. Il était un guerrier, bien sûr ! Il savait manier sa naginata d'une main ferme et agile! Mais il ne souhaitait pas voir les humains se déchirer entre eux. Il ne voulait pas assister à la frénésie des combats.

- Je sais qu'il est d'usage pour les guerriers de se vanter un amour des combats, une passion pour les démonstrations de puissance mais...Il secoua la tête. Je ne suis pas de cet avis. Bien sûr, assura-t-il, je serais prêt à assumer mon rôle à la tête du clan et prendre les armes en cas de menace mais je...Je ne VEUX PAS d'une guerre. Je -

Il expira avec force. On se s'emportait pas, on se calmait, zen, ôôôôôôômmmmm.

- Je veux protéger les miens. Ma cité, mes soldats, mes amis, ma famille...ma mère. Termina-t-il dans un murmure. Il reprit : Ce qui est arrivé à votre village...ne doit pas se reproduire. Je refuse que cela se reproduise tant que je serai chef des Hayashis ! Et pourtant tout menace de se mettre en mouvement, et pas pour une parade de fête ! Je ne veux pas être belliqueux mais je crains de ne pas avoir le choix. Maintenant que je sais votre histoire, je sais que je vous veux à mes côtés pour rassembler nos forces sous la même bannière. Je sais que je peux compter sur vous pour m'épauler dans ce qui DOIT être fait.

Le jeune homme hocha la tête avec conviction.

- Norishimo-dono. Vous êtes un guerrier de grande valeur. Je suis certain que vous resterez dans les mémoires du clan Hayashi comme l'un des plus importants samouraïs de ces temps troublés.

Oui, Norishimo Takiyo était l'homme dont il avait besoin. Cependant, avec de rassembler les forces armées, il y avait un problème de dernière minutes à régler – d'autant plus qu'ils allaient bientôt se prendre la pluie donc autant repousser la visite de la côte.
Le jeune seigneur pesa le poids de ses futurs paroles. Après ce que le capitaine venait de lui raconter, ce n'était peut être pas le bon moment pour amener le sujet de la missive qui avait été amenée au palais ce matin là. Mais sur qui d'autre pouvait il compter ? La sœur de Masatô, Hayashi Fûko, n'était plus autorisée à quitter l'enceinte de la capitale après l'échec retentissant de sa dernière mission et les rangs militaires manquaient cruellement de supérieur compétant.
Le Bâtard du Vent prit une profonde inspiration et se força à regarder le visage de son aîné.

- Ce n'est...peut être pas la meilleur transition qui soit après ce que vous venez de me confier. Vous savez, le pillage, le massacre, mais...Le palais a reçu ce matin même un appel à l'aide. Une demande de renforts.

­Ses yeux se tournèrent vers le paysage tranquille, en totale opposition avec la danse à laquelle s'adonnaient les yôkaïs dans sa tête.

- C'est un petit village de la région centrale nommé Hitaro. Ils se sont pris une voir plusieurs sacrées attaques dernièrement. Des pillards peut être mais ça avait l'air un peu trop...précis pour des brigands isolés à la recherche de quelque fortune. Je voudrai vous confier cette mission.

Activation du mode seigneur qui a confiance en lui. Tu peux le faire Masa-kun !  " s'encourageât il mentalement.

- Ma soeu-, Fûko-sama, malgré son rang au sein de nos forces armées, n'est plus autorisée à répondre à de telles demandes jusqu'à nouvel ordre.

" Nouvel ordre de moi théoriquement...Rah, pas le moment de repenser à ça ! "

- Je pense que vous êtes le guerrier qui fera honneur à notre clan au cours de cette quête. Il semble que cette missive ait également été envoyée aux autres capitales, une coopération inter-clans sera donc nécessaire. Et cela sera certainement très bénéfique pour nos relations futures si l'issue se révélait en notre faveur ! Qu'en pensez-vous ?

Bien sûr, le seigneur Hayashi aurait pu lui donner l'ordre d’obéir mais...Sérieusement, il était censé être capable un jour de pouvoir donner un ORDRE à ce colosse au visage si grave ? Le bâtard demandait à voir...
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